Disparition de Bianchi – Prost : «Une vraie faute» dans l’organisation

Prost garde un sentiment de révolte

 

La quadruple Champion du Monde a maintenu sa position ferme quant au fait qu’une « petite erreur de jugement » avait bel et bien mené au drame ce jour-là, dans des conditions de piste exécrables.

Alain Prost s’est exprimé à propos de l’accident de Jules Bianchi, dimanche lors du Grand Prix du Japon. L’ancien champion estime que l’entrée de la grue, que le pilote français a percuté, sans le régime de la voiture de sécurité «est totalement inacceptable».

 

Voiture de sécurité

Prost insiste notamment sur le fait qu’il considère toujours, même après publication du rapport d’enquête commandé par la FIA, qu’il était absolument nécessaire de faire entrer la voiture de sécurité avant d’utiliser la dépanneuse contre laquelle Bianchi est venu stopper sa course.

« J’ai dit ce que je pensais à ce moment-là et je n’ai pas l’intention de changer aujourd’hui, même s’il y a eu des enquêtes et de nombreuses réunions et discussions », a insisté Prost au micro d’i-télé. « Je pense simplement qu’il y a eu une petite erreur de jugement qui a coûté très cher. Il y avait un accident, des conditions déplorables de pluie et de visibilité… Il fallait mettre la voiture de sécurité, ralentir la course avant de faire rentrer la dépanneuse ; c’est ça l’erreur de jugement. »

« L’enquête a montré quelque chose de différent, c’est ce qui est un peu révoltant, même si je connais tous ces gens et que je les apprécie. Ils ont fait beaucoup pour la sécurité. »

 

Alain Prost, quadruple champion du monde, a dénoncé lundi, au micro d’Europe 1, «une vraie faute» au niveau de l’organisation du Grand Prix du Japon, au lendemain du grave accident de Jules Bianchi. Le pilote français est sorti de la piste à grande vitesse, dimanche, et sa Marussia a brutalement heurté un engin de levage, placé temporairement entre deux rails de sécurité pour évacuer un autre véhicule. Depuis, Bianchi se trouve toujours dans un état critique. «L’entrée de cette grue sans le régime de la voiture de sécurité est totalement inacceptable, a confié Prost. C’est une vraie faute à ne pas renouveler. (…) De qui elle vient exactement, j’ai encore un tout petit doute. Est-ce qu’elle vient de la direction de course ou des commissaires placés à ces virages-là ? Il a fallu prendre une décision quant à l’entrée sur la piste pour dégager la voiture. Est-ce-qu’elle a été prise par la direction ou par les commissaires ?»

 

Un point noir à éradiquer

Prost estime que tous les progrès effectués durant de nombreuses années sur le plan de la sécurité ont manqué de s’attarder sur ce qu’il considère comme un éternel point noir : les dépanneuses en piste.

« Depuis 21 ans [et le décès d’Ayrton Senna à Imola le 1er mai 1994], on n’a pas eu d’accident mortel en F1, ça veut dire qu’il y a eu beaucoup de travail de fait. Mais comme partout il y a toujours un peu plus à faire. La seule chose qui restait à faire pour la sécurité concernait cette dépanneuse qui entre sur des circuits. »

 

Sur une vidéo de l’accident qu’Alain Prost a visionnée, «on voit un commissaire de piste agiter le drapeau vert juste derrière la grue. Normalement il annonce aux pilotes que la piste est dégagée. Il aurait dû être mis au moins cent mètres plus loin. (…) C’est une erreur du commissaire. (…) Le travail de la FIA (Fédération internationale de l’automobile), de l’organisation des courses, jusqu’à présent a été pratiquement irréprochable. (…)Depuis des années, la règle, ça a été d’essayer de prendre le risque minimum. On a modifié les voitures, beaucoup les circuits. La gestion de la course, ce n’est pas là-dessus que je pointerai le doigt.» Selon la FIA lundi soir, l’état de santé de Jules Bianchi étaitcritique, mais stable.

 

 

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